Aujourd'hui, 03 mars 2024, il y a 41 ans que Hergé nous quittait laissant A JAMAIS INACHEVE son 24me album, "Tintin et l'Alph-Art" dont les esquisses témoignent qu'il promettait d'être un de ses meilleurs ...
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« Demain Tintin » avec un point d’interrogation. Est-ce à dire que le héros d’Hergé est une lecture d’un autre âge, à l’heure où nos jeunes têtes blondes - la couverture de l’ouvrage signée Stanislas est très explicite - se gavent de jeux vidéo, de réseaux sociaux, et de mangas ? Dans ce contexte, « peut-on être sûr de cette pérennité ? » s’interroge Renaud Natiez. Les plus éminents commentateurs de l’œuvre d’Hergé : l’homme de télé Albert Algoud… voir la suite
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« Demain Tintin » avec un point d’interrogation. Est-ce à dire que le héros d’Hergé est une lecture d’un autre âge, à l’heure où nos jeunes têtes blondes - la couverture de l’ouvrage signée Stanislas est très explicite - se gavent de jeux vidéo, de réseaux sociaux, et de mangas ? Dans ce contexte, « peut-on être sûr de cette pérennité ? » s’interroge Renaud Natiez. Les plus éminents commentateurs de l’œuvre d’Hergé : l’homme de télé Albert Algoud (8 essais sur Hergé au compteur), l’homme de théâtre Jean-Marie Apostolidès (récemment décédé, dont c’est la dernière interview, 4 essais hergéens), l’académicien Goncourt Pierre Assouline et premier biographe d’Hergé, l’hergéoloque en chef, ex-secrétaire général de la Fondation Hergé Philippe Goddin (13 essais et commentaires d’oeuvres), le tintinologue Jacques Langlois (2 ouvrages sur Tintin), le scénariste et critique Benoît Peeters (4 titres hergéens) et enfin le spécialiste de BD Numa Sadoul, auteur du premier livre d’entretiens avec Hergé (Casterman), y répondent et pensent majoritairement qu’au contraire la flamme hergéenne ne s’éteindra pas de sitôt.
Les questions de Nattiez sont précises et pertinentes, un même questionnaire servant aux différents intervenants : Quel est leur rapport à Hergé ? La plupart l’ont connu personnellement (quatre sur sept, selon la comptabilité de Nattiez). Là, chacun y va de ses souvenirs, de ses anecdotes, qui montrent souvent une admiration d’enfant, pour l’œuvre et pour l’homme.
Pourquoi ce succès ? C’est l’occasion pour nos hergéologues d’aligner les truismes. Que pensent-ils des différentes exégèses ? Cette fois, opportunité leur est donnée d’asséner un coup de griffe au voisin. Ils n’y manquent pas, se disputant sur chaque interprétation. Il y a aussi des jugements sur le rôle de l’ayant droit de Tintin Imaginatio (anciennement Moulinsart), alias Fanny Rodwell et son époux Nick, dans l’exploitation de l’œuvre depuis la disparition d’Hergé. Là aussi, chacun y va de sa petite expérience, la plupart signalant un abus laissant « une image déplorable, atroce, de censeur » (Pierre Assouline).
Quant à l’avenir de Tintin, qualifié d’ « inusable » selon le philosophe Michel Serres ? Algoud est confiant et met en avant l’admiration d’auteurs plus jeunes comme Riad Sattouf comme preuve de sa transmission future. Apostolidès, comme la plupart, lui attribue la qualité de classique « comme Winsor McCay, Flaubert, Molière ou Shakespeare ». D’autres sont plus dubitatifs.
Au total, cela nous donne un joli exercice de « métatintinologie » (le vocable a été forgé par Olivier Roche dans Tintin - Bibliographie d’un mythe - Les Impressions nouvelles, 2014), ou, selon Pierre Assouline, de « panthéonisation ». De là à ce que cela donne des idées à un certain président en exercice, il n’y a qu’un pas…