Les fresques d’Hergé désormais classées au patrimoine remarquable
La journée mondiale du scoutisme est célébrée ce 22 février! Retour sur une époque fondatrice pour Hergé : les fresques peintes de sa main dans le local de sa troupe, récemment classées, témoignent d'un temps où Georges Remi était Renard curieux.
Georges Remi fut Renard Curieux avant de devenir Hergé
Membre de l’unité Saint-Boniface, le jeune Georges Remi a vécu l’aventure scoute pendant 10 ans.
En meute, et plus tard avec sa troupe, il élargit ses horizons à un âge où peu de jeunes voyageaient. Il sillonne ainsi les Dolomites, les Alpes autrichiennes ou encore les Pyrénées pendant ses camps. Il nourrit alors son esprit lors de hike dans les bois, de veillées au coin du feu et de nuits à la belle étoile. Il observe le monde qui l’entoure, les choses et les personnes. Il est curieux de tout, ce qui lui valut le totem de Renard Curieux.

Les fresques d'Hergé à l'Institut Saint-Boniface classées au patrimoine remarquable
Fondé en 1866, l’Institut Saint-Boniface ne cessera d’évoluer, s’installant d’abord chaussée de Wavre, puis chaussée d’Ixelles. En 1920, il intègre de nouveaux locaux rue du Viaduc. L’acquisition en 1911 du pensionnat des sœurs de Saint-Vincent de Paul, rue du Conseil, et les importants travaux qui s’en suivent, permettent de donner à l’Institut tout l’espace dont il a désormais besoin.
À l’automne 1922, la fédération des Belgian Catholic Scouts encourage ses troupes à rénover les locaux qui
ont été mis à leur disposition. Celui qui nous occupe (8,80 x 3,5 x 3 m) se situe au rez-de-chaussée de la maison jouxtant la chapelle. Le chef de troupe de l’Unité confie le projet à un certain Georges Remi, le futur Hergé, qui, à 15 ans, termine le décor avec les scouts de sa patrouille au printemps 1923. L’artiste en herbe va imaginer des frises au pochoir avec 35 chevaliers au galop à un mètre du sol, ainsi que 52 Indiens d’Amérique et scouts s’alternant à quatre pattes au ras du plafond.
Des scouts montant à la corde encadrent les deux portes du local et la cheminée tandis que d’autres, tirant cette même corde dos à dos, surmontent les portes. Au fond du local, une grande carte géographique répertorie les camps de la troupe.



Le local fut utilisé à d’autres fins dès 1925, notamment comme garage, ce qui sauva les fresques de malencontreuses surcouches picturales au fil des décennies. Plongé dans un certain anonymat, ce témoignage de l’imagination précoce d’Hergé fut redécouvert en 2007.

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