Tintin et Milou écoutent Antoinette
Mais quel est donc ce titre mystérieux, inconnu de l’ensemble des tintinophiles, même des plus instruits en matière de tintinologie appliquée ?
S’agirait-il d’un épisode inédit, resté durant de longues années au fond d’un tiroir oublié ? Hergé aurait-il gardé par devers lui un projet d’album qui faisait la part belle aux revendications des mouvements féministes des années 60 ? Que nenni…
En matière de scoop, c’est raté.
En réalité, Antoinette, prénom dérivé du latin Antonius et qui signifie « inestimable » était dans ce cas précis le nom d’un modèle de poste de radio portatif de marque Philips, commercialisé entre 1969 et 1971. Repris sous le matricule 22 RL798, le Antoinette Transworld de Luxe était alors en matière de technologie ce qui se faisait de mieux. Mais la sophistication a un prix, pas étonnant dès lors d’avoir collé à ce bijou un prénom synonyme de luxe et de prestige.

Pour présenter le sommaire du Tintin Sélection n°3 de 1969, Hergé, toujours attentif à l’actualité de son temps, offre aux lecteurs de ce trimestriel au format de poche un dessin inédit en album. Tintin et Milou tendent l’oreille. Ils écoutent avec intérêt les informations diffusées par « Antoinette » : au programme, des gags, des récits palpitants, des articles à ne pas rater, tout cela avec les figures marquantes du journal Tintin : Michel Vaillant, Ric Hochet, Bernard Prince, Dan Cooper, Cubitus…

Tintin Sélection, rebaptisé par la suite Tintin Pocket Sélection, fit les beaux jours de ses lecteurs de 1968 à 1978. L’objectif visé par les éditeurs de la publication, Lombard en Belgique et Dargaud en France, était de fidéliser le lectorat de l’hebdomadaire à l’effigie du petit reporter, tout en espérant attirer un nouveau public.
Le dessin de nos héros et de ce transistor haut de gamme avait été utilisé au mois de juin dernier par tintin.com pour illustrer deux podcasts juridiques, l’un consacré aux droits d’auteur et l’autre à la parodie. Nous en cherchions l’origine. C’est chose faite à présent !