En voiture avec Tintin

C'est l'histoire d'une passion pour l'automobile, reflet d'une époque et d'une culture, que l'on retrouve tout au long des Aventures de Tintin. Hergé, lui-même grand amateur de voitures, a fait des véhicules de véritables personnages à part entière, témoins de l'évolution stylistique et technologique de leur temps.

Cette exposition propose de (re)découvrir les voitures mythiques de Tintin, mises en scène au fil des albums à travers des dessins, des modèles réduits et des documents d'époque. Un parcours immersif qui invite petits et grands à voyager dans l'histoire automobile en compagnie du célèbre reporter et de ses compagnons d'aventures.

De Tintin au pays des Soviets (1929) à Tintin chez les Picaros (1976), les engins motorisés peuplent les pages de chaque album. Chaque modèle dessiné par Hergé nous en apprend un peu plus sur son travail et sur l’histoire passionnante de l’automobile. Ses archives, dûment classées et conservées par la Fondation Hergé témoignent de son intérêt pour les belles carlingues. Elles viennent de France, d’Italie, d’Angleterre, d’Allemagne ou des États-Unis. Berlines, limousines, décapotables, coupés, conduites intérieures, leurs lignes racontent une époque, un esprit, un art de vivre. Dans les aventures de Tintin, les voitures sont indissociables de l’action et participent pleinement au ressort comique et dramatique du récit. Si Hergé les représente d’abord sans grande volonté de réalisme, il acquiert au fil du temps un souci d’authenticité qui le pousse à soigner particulièrement le galbe d’une ligne ou encore les attributs techniques des plus sophistiquées d’entre elles. Hergé lui-même aimait les belles mécaniques, avec une préférence marquée pour les carrosseries et les marques italiennes.

Pour rendre hommage à cette oeuvre qui a tant célébré les voitures de légende et le vingtième siècle, un lieu d’exposition s’est d’emblée imposé aux promoteurs de l’événement : Le Musée National de l’Automobile, Collection Schlumpf à Mulhouse. Le bâtiment abrite la plus importante collection automobile du monde, avec plus de 600 voitures d’exception et parmi celles-ci, des modèles emblématiques signés par les grands constructeurs qui ont marqué l’histoire tant sur le plan de la performance que sur celui du progrès mécanique.

Le Musée National de l’Automobile propose cette exposition inédite qui mêlera savamment fiction et réalité, modèles réduits des voitures mythiques qui peuplent les pages des albums des aventures de Tintin et, côte à côte, leurs équivalents grandeur nature, joyaux de la collection du musée. On verra, par exemple, la 2CV des Dupondt dans L’Affaire Tournesol, la Ford T de Tintin au Congo,la Bugatti type 35 de Bobby Smiles dans Tintin en Amérique ou encore la 5CV Trèfle des Dupondt dans Tintin au pays de l’or noir.

Dès l’entrée de l’exposition, de grands visuels reprenant des décors et des voitures emblématiques de la célèbre série jalonnent le parcours. Voilà le visiteur plongé dans un monde fascinant de cases et de bulles. De l’appel du grand large aux paysages de la campagne de Moulinsart et son fameux château, il est invité à revisiter les trésors graphiques d’Hergé au fil des récits qui ont célébré l’automobile des années 30 aux années 70. À chaque étape, les autos de Tintin sont présentées dans leur contexte narratif, enrichi par des documents rares extraits des archives de la Fondation Hergé : croquis documentaires, bleus de coloriages, mises à l’encre, esquisses, revues, catalogues, dépliants publicitaires, photographies, maquettes et prototypes de véhicules. Le tout, complété par les deux revues qui ont publié tour à tour les exploits du célèbre petit reporter : Le Petit Vingtième et le journal Tintin. Une évocation des Studios Hergé (à partir de 1950) est également à épingler : les dessinateurs qui secondent Hergé, spécialistes du monde de l’automobile, joueront un rôle important dans la représentation de toutes sortes de véhicules présents dans Objectif Lune et On a marché sur la Lune, L’Affaire Tournesol, Coke en stock, Tintin au Tibet, Les Bijoux de la Castafiore, Vol 714 pour Sydney et enfin, Tintin et les Picaros.

En guise de bonus à l’exposition En voiture avec Tintin, des photographies qui racontent le parcours du journaliste suisse Léonard Gianadda, qui va parcourir le monde entre 1953 et 1961. À l’instar de Tintin, il visite les Etats-Unis, l’Europe, Le Moyen-Orient, l’Amérique du Sud, la Russie des Soviets, l’Afrique et les pays méditerranéens. De quoi fournir une belle matière riche de personnages, de scènes et de paysages qui ont l’air de sortir tout droit des albums d’Hergé. Rencontre de deux globe-trotters, rime d’images entre les exploits réels de l’un et les aventures fictives de l’autre.