Tintin, un ambassadeur inattendu de la sécurité routière

A la rentrée, la prudence est de mise. Car, dès la reprise, les abords des écoles redeviennent des zones très fréquentées, où se croisent automobilistes pressés, enfants distraits et parents absorbés dans leurs pensées. Ce ballet quotidien, qui anime la voie publique, nécessite une vigilance collective. Reste à savoir : comment capter – et garder, surtout – l’attention de tous ?

Une idée originale, récemment retrouvée dans un échange épistolaire entre Casterman et Hergé pourrait bien… faire école !

Voici ce que l’éditeur tournaisien écrivait au père de Tintin, le 3 août 1955 : « (comme) vous le savez sans doute, les écoliers hollandais règlent eux-mêmes la circulation des véhicules (…) aux heures d’entrée et de sortie des classes. Notre représentant en Hollande croit qu’il serait intéressant de proposer aux Services de la circulation des panneaux en métal ou en bois représentant Tintin brandissant le disque STOP. Y voyez-vous un inconvénient ? »

Les policiers de la route de l'école ou "Klaar-overtjes". Pièce jointe accompagnant la lettre de Casterman.

Associer Tintin à une démarche de sécurité routière ? En voilà une idée pleine de sens. Avec les valeurs qu’on lui connaît, difficile de trouver une figure plus légitime que la sienne pour sensibiliser petits et grands aux dangers routiers. Hergé répond donc par la positive mais sous réserve, toutefois, que la police de la route néerlandaise donne… son feu vert.

C’est chose faite le 6 septembre. L’éditeur tournaisien revient alors vers Hergé pour lui demander, cette fois-ci, de présenter un modèle aux autorités. En l’occurrence : un dessin de « Tintin brandissant de la main droite un bâton, surmonté d’un disque portant la mention "stop" et tenant Milou sur le bras gauche ».

Preuve que le petit héros imaginé par Hergé est aussi un symbole crédible de citoyenneté !