Il est vrai que "Les cigares du pharaon" a inspiré pas mal d'auteurs, tant que l'on reste dans le respect de l'oeuvre du maître, j'aime bien.
J'ai cette envie de partager mes décorations avec les tintinophiles. Passez une bonne journée de Noël avec vos proches, ainsi que de belles fêtes de fin d'année malgré le confinement.
On peut regretter que Hergé, plus que jamais sous l'influence de ses lectures attentives du "Crapouillot" (en l'occurrence, très certainement, en le remarquable numéro paru en 1932 ayant pour objet "Les sociétés secrètes" et tout particulièrement l'article de Lucien Farnoux-Reynaud consacré à la franc maçonnerie), ne soit pas demeuré fidèle, en la version finale des "Cigares du Pharaon", à la conception originelle, celle d’une "allégorie" dénonciatrice de… voir la suite
On peut regretter que Hergé, plus que jamais sous l'influence de ses lectures attentives du "Crapouillot" (en l'occurrence, très certainement, en le remarquable numéro paru en 1932 ayant pour objet "Les sociétés secrètes" et tout particulièrement l'article de Lucien Farnoux-Reynaud consacré à la franc maçonnerie), ne soit pas demeuré fidèle, en la version finale des "Cigares du Pharaon", à la conception originelle, celle d’une "allégorie" dénonciatrice de la franc-maçonnerie, Univers du Mal INVERSANT le christianisme et se substituant à l’Eglise catholique ...
Qu'on en juge :
1° au signe de croix chrétien, le signe du pharaon Kih-Oskh parodiant le "Yin" et le "Yan" bouddhiste ;
2° au Pontife romain répond le "pape" NOIR et "Grand Maître" Rastapopoulos ;
3° à la Parole d’Amour et de Vérité, la drogue, abrutissant les esprits et les corps, contenue dans les cigares ;
4° à la Miséricorde et au Pardon divin, la condamnation sans appel et la destruction de l’esprit et de la raison par le "poison qui rend fou" ;
5° à la hiérarchie catholique, celle de l’Internationale du Crime de la société secrète ayant USURPE le nom du pharaon "Kih-Oskh" et le symbolisme de son sceau ;
Inversion des évêques officiant en leurs diocèses, les "Frères" supérieurs, commandant à une hiérarchie elle aussi inversée de "clercs" (tels le fakir et l'écrivain Zlotski aux Indes ou Yamato en Chine), ont leurs "entrées" dans le "monde" qu’ils corrompent :
1° Rastapopoulos, milliardaire (à ce titre, d'autant plus "personna grata" dans cet Occident révérant le "Veau d'or" et qui s'incline devant la puissance de l'argent !), propriétaire de la "Cosmos Pictures", possède des attaches secrètes auprès de gouvernements qui le sollicitent ;
2° le colonel arabe, assurément promis aux carrières supérieures ;
3° le banquier Snowball, quintessence des "hommes d’affaire" de la "City" ou de "Wall Street" décidant de la "pluie" ou du "beau temps" ;
4° Mitsuhirato, propriétaire d'une chaîne de magasin de prêt à porter qui lui sert de "couverture" en tant que représentant en Chine des Services secrets du Japon, faisant chanter Dawson, chef de la police de la Concession internationale de Shanghai lié à Gibbons, lui-même homme d’affaire étatsunien véreux et raciste ;
En outre, la liaison entre les divers "évêchés" est assurée notamment par mer (Allan Thompson en mer Rouge ou la flottille de Mitsuhirato, de dimension quasi mondiale) ...
Si, dans la version originelle, la franc maçonnerie n'est jamais nommément désignée, toute référence en est gommée dans la version définitive, "corrigée" et parue après 1945. Mais il n'est guère difficile de la reconnaître en les allusions aux rites et aux symboles empruntés à ceux du tombeau d'un pharaon égyptien, habile métaphore de l'éminent symbole maçonnique qu'est la pyramide, ou en les réunions secrètes des initiés se désignant par le titre de "Frère" et obéissant à un "Grand Maître" !!! De même en les rapports étroits avec la finance internationale JUIVE suggérée par le faciès de Rastapopoulos, stéréotype du Juif que n'efface pas son patronyme grec. Comme plus tard le banquier Blumenstein dans "L'Etoile mystérieuse", la structure première demeure sous-jacente à la révision et ne laisse pas d'être éclairante, analogiquement à notre époque actuelle de "mondialisation" ...
En conclusion ... il est dit que SATAN est le "singe" de Dieu ... Ainsi de la franc-maçonnerie, singeant l'Eglise catholique !!!
Hommage de Tardi dans "Mine de Plomb" page 110. Dans cet ouvrage, Tardi écrit que l'on "n'a jamais rien dessiné de plus beau que les premiers albums Tintin noir blanc. La molle sensualité du trait m'émeut encore" et d'ajouter: "Alors, pourquoi avoir redessiné tout ça ?..". Pour illustrer son propos, il compare la 1ere version N&B et la version redessinée de la vignette où le chef, téléphone en main, annonce qu'il y a un traître dans l'assemblée.
Bien sur chacun… voir la suite
Hommage de Tardi dans "Mine de Plomb" page 110. Dans cet ouvrage, Tardi écrit que l'on "n'a jamais rien dessiné de plus beau que les premiers albums Tintin noir blanc. La molle sensualité du trait m'émeut encore" et d'ajouter: "Alors, pourquoi avoir redessiné tout ça ?..". Pour illustrer son propos, il compare la 1ere version N&B et la version redessinée de la vignette où le chef, téléphone en main, annonce qu'il y a un traître dans l'assemblée.
Bien sur chacun aura son avis sur le sujet. Pour ma part, je partage entièrement la pensée de Tardi.
Enfant, j'étais très impressionné par ces personnages cagoulés, mais aussi par les sarcophages.
Dans ses entretiens avec Numa Sadoul (page 148), Hergé dit ceci à propos des Cigares:
"Je voulais m'engager dans le mystère, le roman policier, le suspense, et je me suis si bien emberlificoté dans mes énigmes que j'ai bien failli ne jamais m'en sortir ! C'est d'ailleurs à cette époque que le Petit Vingtième a commencé la publication d'un jeu-enquête parallèlement à mes histoires: les lecteurs devaient découvrir des solutions aux énigmes posées par Tintin. Et si ça m'apportait des idées, ça… voir la suite
Dans ses entretiens avec Numa Sadoul (page 148), Hergé dit ceci à propos des Cigares:
"Je voulais m'engager dans le mystère, le roman policier, le suspense, et je me suis si bien emberlificoté dans mes énigmes que j'ai bien failli ne jamais m'en sortir ! C'est d'ailleurs à cette époque que le Petit Vingtième a commencé la publication d'un jeu-enquête parallèlement à mes histoires: les lecteurs devaient découvrir des solutions aux énigmes posées par Tintin. Et si ça m'apportait des idées, ça me permettait aussi de déconcerter le lecteur."
Carte dessinée par Hergé du continent asiatique publiée dans Le Petit vingtième du 1er décembre 1932 pour annoncer le voyage de Tintin en orient (le premier titre des Cigares du Pharaon était "Les aventures de Tintin reporter en Orient"). On y voit l’Égypte sur la partie gauche.
Autre incongruité dans l'édition des années 1970, alors que Tintin annonce son trajet à partir du canal de Suez, la carte indique la trajectoire d'un bateau qui viendrait de l'Atlantique par le détroit de Gibraltar, ferait le tour de la Méditerranée par le Sud et repartirait de Turquie par le Nord pour franchir de nouveau le détroit de Gibraltar ?....
Rappel des éditions :
1934 : N&B sans carte du trajet
1955 : première édition couleur avec la bonne carte du trajet
1970 : Édition… voir la suite
Autre incongruité dans l'édition des années 1970, alors que Tintin annonce son trajet à partir du canal de Suez, la carte indique la trajectoire d'un bateau qui viendrait de l'Atlantique par le détroit de Gibraltar, ferait le tour de la Méditerranée par le Sud et repartirait de Turquie par le Nord pour franchir de nouveau le détroit de Gibraltar ?....
Rappel des éditions :
1934 : N&B sans carte du trajet
1955 : première édition couleur avec la bonne carte du trajet
1970 : Édition britannique en anglais des "Cigares du pharaon". Imprimé par Casterman et édition couleur en Français avec la carte présentant le voyage qui est modifié. La carte ne présente que des escales en mer Méditerranée. (Le canal de Suez est en effet fermé de 1967 à 1975 à la suite de la guerre des Six Jours et de la guerre du Kippour).
1987 : Édition avec rectification et mise en place de la bonne carte de 1955. C'est l'édition définitive, remaniée telle qu'on la connaît aujourd'hui.
Selon un forumeur du site "forum-tintinophile.com", Hergé, a qui ce forumeur aurait demandé l'explication, aurait été incapable d'en donner la raison. Il aurait été surpris en découvrant cette anomalie, et incapable d'expliquer la raison de ces différence, surtout la dernière version qui est incohérente avec le discours de Tintin qui décrit son périple à Milou et ou Tintin explique son voyage jusqu'à Shanghai alors qu'on nous montre une carte d'une croisière en Méditerranée...
De plus, dans la version noir & blanc des "Cigares du Pharaon", le bateau sur lequel se trouve Tintin au début de l'album n'a pas de nom.
dans la version couleur, ce navire se nomme L' "EPOMEO". Ce nom aurait été composé à partir de "Roméo", qui évoque l'opéra, et d'E.P.Jacob qui fut aussi un baryton d'opéra : E.P.(R) oméo. Mais dans la version anglaise le bateau a été rebaptisé" ISIS". (forum-tintinophile.com)
Les éditeurs anglais, déjà responsable de la 3è version de l'Ile Noire, ont demandé des adaptations. Ainsi, comme on ne se rend plus en Inde par bateau comme dans les années 1930, ils imaginent que Tintin est en vacances, en croisière et ils changent le texte : "a quiet holiday for a change" et modifient le trajet ! (la fameuse croisière en Méditerranée).
Plus tard, Casterman prendra comme modèle la version anglaise et intègrera dans les années 1970 la carte de la croisière en conservant le texte français d'origine. Cette erreur n'a été corrigée que récemment, et la carte de 1955 a repris sa place...
Voir aussi sur le site "Tintinomania" l'explication très complète de cette anomalie :
https://tintinomania.com/tintin-carte-cigares-pharaon
Que de souvenirs, c'est mon premier "Tintin" et à ce titre il occupe une place à part pour moi. Il était pour mon âge (7 ans) un peu effrayant et sans en avoir conscience mêlé exotisme et suspens... Je le relis toujours avec un immense plaisir, ma petite madeleine...Merci à tous ceux qui animent ces forums et renforcent notre connaissance des albums.
@Norbert56
👍 bien vu Norbert, je ne l’avais jamais remarqué
Oui aussi dominoque, mais ce que je voulais vous faire découvrir, pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu, fanthi lui l’a vu, c’est le changement de tenue de Tintin en l’espace de 2 ou 3 vignettes dans la version reprise de 1955 ... ;-)
Chapeau et canne au porte manteau
Oui ;) On apprend que Tintin est transformiste ! J'avoue que je ne l'avais jamais remarqué avant. Bien vu norbert56 !
Non ce n'est pas ce détail que je veux vous soumettre, quand je parle d'une erreur manifeste je parle de la version couleur de 1955.
Je vous ai mis la version N&B de 1934 en comparaison pour que vous puissiez voir que l'erreur n'y était pas ;-)
dans la version noir et blanc les pieds de tintin n'apparaissent pas
Dans cet album il y a un détail qui m'a toujours amusé et en regardant le tout premier album en N&B on se rend compte que Hergé n'avait pas fait cette erreur !!
Vous la voyez ?
L'album voit en effet l'apparition de personnages qui reviendront dans d'autres aventures de Tintin. C'est notamment le cas d'Oliveira da Figueira qui parvient ici à vendre à Tintin tout un tas de choses inutiles. Dans l'Or Noir, Tintin retrouve notre sympathique commerçant et dit: "Diable d'homme ! Toujours le même ! Il est parvenu à lui vendre une paire de patins à roulettes !" (page 41). Remarque qui fait bien sûr sourire lorsque l'on sait que Tintin s'est lui-même fait embobiner… voir la suite
L'album voit en effet l'apparition de personnages qui reviendront dans d'autres aventures de Tintin. C'est notamment le cas d'Oliveira da Figueira qui parvient ici à vendre à Tintin tout un tas de choses inutiles. Dans l'Or Noir, Tintin retrouve notre sympathique commerçant et dit: "Diable d'homme ! Toujours le même ! Il est parvenu à lui vendre une paire de patins à roulettes !" (page 41). Remarque qui fait bien sûr sourire lorsque l'on sait que Tintin s'est lui-même fait embobiner quelques années plus tôt. Mais l'acheteur dans l'Or Noir a-t-il vraiment fait un achat inutile ?.. ;)
Les Cigares du pharaon (ou Les Aventures de Tintin, reporter, en Orient) est le quatrième album de bande dessinée des Aventures de Tintin, prépublié en noir et blanc du 8 décembre 1932 au 8 février 1934 dans les pages du Petit Vingtième, supplément du journal Le Vingtième Siècle. La version couleur de l'album est parue en 1955.
Cet album marque l'arrivée des deux agents de la sûreté, X33 et X33 bis (alias Dupond et Dupont), et de Roberto Rastapopoulos dans la série.
On peut noter que cet album… voir la suite
Les Cigares du pharaon (ou Les Aventures de Tintin, reporter, en Orient) est le quatrième album de bande dessinée des Aventures de Tintin, prépublié en noir et blanc du 8 décembre 1932 au 8 février 1934 dans les pages du Petit Vingtième, supplément du journal Le Vingtième Siècle. La version couleur de l'album est parue en 1955.
Cet album marque l'arrivée des deux agents de la sûreté, X33 et X33 bis (alias Dupond et Dupont), et de Roberto Rastapopoulos dans la série.
On peut noter que cet album paraît douze ans après la découverte de la tombe royale du pharaon Toutânkhamon, et la scène de disparition des égyptologues se rendant à la tombe de Kih-Oskh fait référence à la prétendue « malédiction du pharaon ».
Aussi, alors que l'Occident est envahi par l'égyptomanie, la Belgique commence réellement à s'intéresser à ce pays. Le couple royal de l'époque suivait passionnément les dernières fouilles, au point que la reine Élisabeth (qui fut parmi les premières à visiter le tombeau de Toutânkhamon, en 1923) soutint la création d'une fondation portant son nom. Celle-ci fut fondée par l'égyptologue Jean Capart, grand nom de l'égyptologie belge qu'Hergé fera figurer plus tard dans Les Sept Boules de cristal (autre album où il est question de malédiction et de momie, sous les traits du professeur Hippolyte Bergamotte. Il fut peut-être à l'origine d'une certaine fascination de l'auteur pour cette discipline.
Hergé ne rencontre pas que la culture égyptienne historiquement, mais aussi graphiquement. En effet, la manière de dessiner du bédéiste (la future ligne claire) est semblable à certains styles picturaux de l'Égypte antique. Il n'est donc pas étonnant qu'il inclut l'art égyptien dans sa manière de dessiner (son graphisme devient plus lumineux), comme il le fit dans l'album suivant Le lotus bleu avec l'art chinois.../...
Selon Philippe Goddin, la salle des sarcophages trouve son inspiration dans L'Atlantide, film réalisé par Georg Wilhelm Pabst (sorti en 1932), adapté du roman du même titre de Pierre Benoit (paru en 1919) et projeté à Bruxelles. Charles Lesne, alors directeur éditorial de Casterman, évoque d'ailleurs ce film dans une lettre qu'il lui envoya.
En regardant p. 8 les noms des malheureuses victimes, on constate des noms humoristiques inventés, tel qu'I.E. Roghlife (jeu de mots évident sur le terme "hiéroglyphes"). Se trouvent aussi des noms de célébrités, liées à l'égyptologie pour beaucoup d'entre elles : EP Jacobini (E.P. Jacobs, collègue et ami de Hergé, auteur de la BD Le Mystère de la Grande Pyramide ; sur la couverture, un certain Grossgrab évoque le Docteur Grossgrabenstein), Lord Carnaval (orthographié dans la version actuelle "Lord Carnawal" ; Lord Carnarvon, mécène de Howard Carter et "victime de la malédiction de Toutânkhamon"), ainsi que Sauerkraut (uniquement dans la première version ; son nom, signifiant "choucroute" en allemand, pourrait évoquer Heinrich Schliemann.../...
Le saviez-vous ?
L'égyptologue français Jean-Louis de Cenival, conservateur du département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre de 1982 à 1992, s'est inspiré de l'alignement des sarcophages debout dans le tombeau de Kih-Oskh pour créer une présentation originale des cercueils de la salle des Sarcophages du Louvre, qui forment une haie, « pressés debout les uns contre les autres, dans une frappante accumulation de formes, de visages et de couleurs »
(Source Wiki)
C'est vrai que cela fait peur, ce poison !!!!
Outre l'exotisme de cette quatrième aventure de Tintin, et les mystères égyptiens, j'avais été terrifié par le Radjaïdjah, le poison qui rend fou !