C’est mon album préféré avec Les cigares du pharaon et Tintin et les Picaros.
Le San Théodoros est si joli…
Et est-ce que vous saviez que Peggy Alcazar était la fille de Bazil Bazaroff ?
(Aidez-moi à avoir les 10 étoiles s’il vous plaît !)
L' Enquête et le Mystère en Belgique , l'Affrontement tout au long de l'album entre Tintin et le duo Alonzo Perez / Ramon Bada
La belle traversée en pirogue , la 1ère apparition d'Alcazar et bien sur les arumbayas et Ridgewell bien que peu présents.
Sans oublier une histoire complexe dont la résolution est compliquée , un album vraiment sympathique souvent sous côté
En fait, pour que l'histoire de l'oreille cassée soit tout à fait cohérente il suffit d'expliquer rationnellement :
1 - Comment le fétiche authentique a pu se retrouver dans la malle du sculpteur Balthazar ?
2 - Pourquoi Rodrigo Tortilla aurait conservé le faux fétiche en embarquant sur le Ville de Lyon ?
La désinvolture avec laquelle J. Balthazar explique à Tintin, éberlué devant l'atelier de confection de fétiches (OC, 57-IV-2), la découverte, "bien simplement ... en fouillant dans les vieilleries de feu mon frère" (OC, 58-I-2), du fétiche qui lui a servi de modèle (soit, le VRAI fétiche arumbaya dérobé au musée ethnographique), ne laisse pas d'interpeller ... Homme d'ordre, l'accès de sa manufacture pompeusement intitulée, au pluriel qui plus est, "Bureaux & Ateliers"… voir la suite
La désinvolture avec laquelle J. Balthazar explique à Tintin, éberlué devant l'atelier de confection de fétiches (OC, 57-IV-2), la découverte, "bien simplement ... en fouillant dans les vieilleries de feu mon frère" (OC, 58-I-2), du fétiche qui lui a servi de modèle (soit, le VRAI fétiche arumbaya dérobé au musée ethnographique), ne laisse pas d'interpeller ... Homme d'ordre, l'accès de sa manufacture pompeusement intitulée, au pluriel qui plus est, "Bureaux & Ateliers" (OC, 57-III-3 et IV-1), on le voit, à sa table de travail, remplir un carnet de commandes ... un livre de comptabilité ... on ne sait ... répandant commercialement les FAUX/"vrais" fétiches ... Sa rigueur contraste saisissement avec la vie de bohème du sculpteur Balthazar qu'atteste l'espèce de bric à brac de la pièce/grenier qui lui servait à la fois d'atelier, de cuisine et de chambre ... Et le qualificatif "vieilleries", figurant dès la rédaction originale (OC, 119-I-2 - P.V. n° 4 du 28.01.1937), suggère assez le mépris qu'il devait éprouver (et continue à éprouver) à son endroit, lors que le sculpteur jouissait néanmoins d'une certaine réputation. Témoin, l'entrefilet nécrologique, tel que rédigé dans la version originale :
"M. Balthazar avait à maintes reprises attiré l'attention de la critique par de petits paysages de facture originale et par une série de statuettes en bois d'une technique toute particulière et qui avaient fait croire un moment qu'il s'agissait de sculptures anciennes" (OC, 7-II-2 - P.V. n° 52 du 25.12.1935), la version finale soulignant bien plus précisément "une série de statuettes en bois dont la technique tout particulière évoquait la sculpture exotique." (OC, 3-IV-3) ... d'où l'immédiate compréhension de Tintin quant à la complicité du sculpteur dans le vol et l'assassinat qui s'en est suivi ...
Que J. Balthazar assure avoir trouvé, parmi ces "vieilleries", le fétiche "au fond d'une malle" m'a toujours paru "suspect" ... dans la mesure où Tortilla, s'étant avisé que celui dérobé par lui, ne contenant pas le diamant, était un "vrai"/FAUX et ayant dès lors assurément procédé, après l'assassinat, à une fouille de la pièce aussi discrète que possible (témoin, la présence du mégot de cigarette) n'a RIEN trouvé ... pas même jusqu'au fond de cette "malle" bien visible dans la version originale (OC, 8-I-1 - P.V. n° 52) comme dans la version finale (OC, 4-II-1). La conclusion s'impose : J. Balthazar était DEJA en possession du VRAI fétiche, son mensonge couvrant sa complicité. Comment et quand ... ? Dans mon intervention du 18 août 2019, j'ai posé comme hypothèse que l'homme au centre de cette première vignette de l'album CONCENTRANT toute la suite de l'intrigue, porteur d'une sacoche, à ce point barbu et chevelu que cela en est équivoque MAIS écarté de tout commentaire ... à la différence de ce quidam (Tortilla) dissimulé derrière un pilier, pouvait bien être J. Balthazar, venu échanger le VRAI fétiche avec la copie sculptée par son frère, celle que Tortilla dérobera la nuit. Il aurait alors conservé par devers lui ce VRAI fétiche, "doublant" de la sorte son frère, lui-même "doublant" Tortilla ... De manière obreptice, Hergé "évacue" toute résolution des nombreuses questions posées par ces énigmes DANS l'Enigmatique "Oreille cassée" ... Il procédera de même à la fin de "l'Or noir", liquidant toute justification de la soudaine et inexplicable présence de Haddock par le célèbre et définitif "C'est à la fois très simple et très compliqué" ...
Revenant à mes interventions des 18, 20 et 29 août 2019 relatives à ces énigmes "hitchcockiennes" semées par Hergé dans les premières pages de "L'Oreille cassée" et irrésolues en fin d'album, il en est au moins une qui me paraît relever d'une évidence : la manière dont le sculpteur Balthazar a été tué ... Dans mon intervention du 20 août 2019, j'ai estimé que Tortilla, citoyen latino-américain, "médecin, en voyage d'études" (RIEN ne permet d'en douter), pouvant… voir la suite
Revenant à mes interventions des 18, 20 et 29 août 2019 relatives à ces énigmes "hitchcockiennes" semées par Hergé dans les premières pages de "L'Oreille cassée" et irrésolues en fin d'album, il en est au moins une qui me paraît relever d'une évidence : la manière dont le sculpteur Balthazar a été tué ... Dans mon intervention du 20 août 2019, j'ai estimé que Tortilla, citoyen latino-américain, "médecin, en voyage d'études" (RIEN ne permet d'en douter), pouvant s'être "spécialisé dans les substances vénéneuses amérindiennes", avait "exécuté" Balthazar par l'emploi du curare ... savamment suggéré par Hergé, en la version originelle, en le cauchemar que fait Tintin, mettant en scène un Arumbaya à la mine sinistre, soufflant une fléchette enduite de curare (OC, 4-III-4 et IV-1,2), le réveille-matin marquant alors 0 heure 19’ (OC, 4-II-3a" ... in "Le Petit Vingtième" n° 50 du 12.12.1935). On sait que le curare, poison végétal d'origine amazonienne, représente la "mort silencieuse par excellence" car agissant par relâchement complet des muscles moteurs, paralysie et arrêt respiratoire ... donc par asphyxie ... Que le "médecin" Tortilla ait fait usage du curare pour "liquider" Balthazar, j'en veux pour preuve la vignette OC, 24-I-2 de la version originale ("Le Petit Vingtième n° 8 du 27.02.1936) : ayant EXASPERE au plus haut point Ramon ("Grrros plein d'soupe ... Carrramba encore rrraté !") puis Alonzo (une morsure au doigt), le perroquet "Coco", sur le point d'être abattu, s'écrie : "Rodrigo Tortilla ! .... Tu ... m'as ... Tu-é ! ...". Par cette ponctuation ... "haletante" ..., (NON REPRISE dans la version finale - OC, 12-II-1 - !), Hergé suggère la "détresse respiratoire" mortelle de Balthazar ... Le fait que "l’enquête" (si l’on peut dire !) ait immédiatement impliqué le gaz autorise à penser qu’il n’y a eu aucune autopsie ou que celle-ci n’a pu être que sommaire, ne donnant lieu à aucun constat de trace suspecte ou de mort violente ... DONC, à aucune lutte entre Balthazar et son assassin ... ce qui tendrait à signifier que ce dernier a usé non d'une seringue mais, "à distance", d'une sarbacane ... à la "mode" amérindienne ... conformément au "cauchemar" de Tintin !!!
Ces faits posent maintes questions, à commencer par celle du moment horaire de l'assassinat ... Alain André, dans son EXCELLENT essai "Le Secret de l'Oreille mystérieuse", LE situe le matin, après que Tortilla, ayant replacé un FAUX fétiche, soit à nouveau sorti du musée à la faveur de l'ouverture des portes par le gardien. Son irruption matinale par la fenêtre de toiture ne peut avoir été que discrète (facilitée par un escalier de service assurant un accès interlope aux toits ?). Dans cette hypothèse, le crime a été pleinement "silencieux", Balthazar ayant été "surpris" au lit ... Inexplicable alors (hormis la nécessité scénaristique de l'intervention de Tintin), la raison du replacement du second FAUX fétiche au musée, Tortilla s'étant assurément avisé de l'absence du diamant en le premier FAUX fétiche (que l'on le retrouvera - ce qui est ENCORE PLUS inexplicable puisqu'il ne lui sert de rien ! - dans ses bagages du "Ville de Lyon" !) et du "double jeu" de Balthazar ... D'où le crime, le mégot de cigarette témoignant SEUL d'une fouille discrète (afin d'accréditer la mort "accidentelle") de la chambre pour retrouver le VRAI fétiche ... que J. Balthazar assurera avoir retrouvé dans "les vieilleries" de son frère (OC, 58-1-2) ... ce qui ouvre bien d'hypothétiques horizons ...
Un scénario très complexe pour un album sous-estimé
Les Dupondt ayant été chargé (via Hergé !) de l’enquête du vol du fétiche, ne nous étonnons dès lors pas du "classement" extraordinairement rapide de cette affaire à la suite de l’apparente restitution de la statuette sous couvert d’une missive "explicative" … Du moins, leur brève intervention nous aura valu la formule "c’est mon opinion et je la partage", savoureuse citation de "Mr Prud’homme", ce personnage caricatural du bourgeois français du XIXème… voir la suite
Les Dupondt ayant été chargé (via Hergé !) de l’enquête du vol du fétiche, ne nous étonnons dès lors pas du "classement" extraordinairement rapide de cette affaire à la suite de l’apparente restitution de la statuette sous couvert d’une missive "explicative" … Du moins, leur brève intervention nous aura valu la formule "c’est mon opinion et je la partage", savoureuse citation de "Mr Prud’homme", ce personnage caricatural du bourgeois français du XIXème siècle créé par Henri Monnier, caricaturiste, illustrateur, dramaturge et acteur français, ET, avant qu’ils ne prennent "congé", la double "déduction" finale, désopilante au possible : "cette lettre est une lettre anonyme … dont l’auteur est inconnu !" … leur désarmante "logique" ébahissant le conservateur du musée lui-même (OC, 3-II-2) !!!
Cette missive signée "XYZ…." dans la version originale de 1937 et seulement "X." dans la version colorée de 1943, faisant état du prétendu "mobile" du vol du fétiche et prétendant restituer ce dernier (cette copie si minimalement imparfaite qu’elle interpelle la sagacité du SEUL Tintin et le lance sur la piste) tout en formulant des "excuses" génère, à travers l’apparente inconnaissabilité de son scripteur, une double énigme supplémentaire non résolue en cet album qui en fourmille tant … album pour le moins méconnu du "grand" public … lors qu’il est assurément un des meilleurs de Hergé, égalant, de par son espèce énigmatique, "Le Lotus bleu" en sa profondeur scénaristique …
Tel qu’habilement conçu, le scénario hergéen semble désigner comme scripteur de cette lettre Rodrigo Tortilla, en tant que paraissant être l’auteur du vol du VRAI fétiche, (lors qu’il n’a fait que dérober le FAUX/"vrai" fétiche, à l’oreille droite cassée, placé là par Balthazar AVANT son intrusion nocturne) et dont on peut être assuré qu’il n’a JAMAIS été en possession de la statuette originale, le frère du sculpteur assurant plus tard l’avoir retrouvé "dans les vieilleries de feu mon frère … au fond d’une malle" … Vrai ou faux … c’est ce qu’on ne saurait trancher … Toutefois, on ne voit vraiment pas quel intérêt imposait à Tortilla de risquer une seconde intrusion nocturne dans le musée aux fins d’y placer, outre le FAUX fétiche confectionné à la hâte par Balthazar (avec l’oreille droite intacte), une "explication" et des "excuses" aussi tordues … Ce d’autant plus que s’étant assurément avisé que le fétiche dérobé ne contenait pas le diamant, objet de sa convoitise, il s’apprêtait à mettre l’océan Atlantique entre lui, la police et d’éventuelles procédures judiciaires !!!
En revanche, le prétendu "mobile" du vol tel qu’exprimé en les termes de cette lettre "d’excuse" accompagnant la toute aussi prétendue "restitution" apparaît des plus logique dans la position du sculpteur Balthazar, VRAI voleur du VRAI fétiche (avec la possible complicité de son frère) entendant, en artiste qu’il est, se conserver cette pièce de l’art précolombien … "d’une grande rareté" précise la version de 1937 comme celle de 1943 et qui, assurément, n’a pas manqué d’être interpellé et intrigué de l’intérêt porté par Tortilla envers elle … D’où … la confection d’un autre FAUX fétiche tellement rapide qu’il omet d’en reproduire la cassure de l’oreille droite … C’est ce FAUX fétiche que l’on suivra, du "Ville de Lyon" à la valise escamotée sur le quai de Las Dopicos … et dont il sera encore question dans les démêlés entre Tintin et le couple infernal Alonzo et Ramon, de la cabane abandonnée à la forêt amazonienne … Car il est probable que Tintin s’est entendu avec le conservateur du musée pour confondre par le biais de ce FAUX fétiche ces deux crapules, aussi dangereuses que "Tom" dans "Tintin au Congo" mais beaucoup moins diaboliquement intelligents …
La rédaction de l’article intitulé « Imprudence » (*) faisant état d’une « forte odeur de gaz » et du réchaud demeuré ouvert, la thèse du prétendu « accident » par asphyxie gazeuse ayant entraîné la mort du sculpteur Balthazar a dès lors pu facilement s’imposer … en dépit du fait que « le perroquet ne paraissait pas avoir souffert des émanations » …
(*) - la version originelle de 1935 utilise à trois reprises le pronom indéfini « on » générant une acception, particulièrement indéfinie de… voir la suite
La rédaction de l’article intitulé « Imprudence » (*) faisant état d’une « forte odeur de gaz » et du réchaud demeuré ouvert, la thèse du prétendu « accident » par asphyxie gazeuse ayant entraîné la mort du sculpteur Balthazar a dès lors pu facilement s’imposer … en dépit du fait que « le perroquet ne paraissait pas avoir souffert des émanations » …
(*) - la version originelle de 1935 utilise à trois reprises le pronom indéfini « on » générant une acception, particulièrement indéfinie de l’événement (OC, 7-II-2) ;
- la version colorée, ne fait que mentionner l’intervention de la police, mais sans plus (OC, 3-IV-3) ;
En un soliloque exemplaire de logique (OC, 4-IV-1, 2), Tintin « débrouille » l’énigme, le crime et son (apparent) mobile lui apparaissant immédiatement. Mais la recherche du VRAI fétiche et les diverses péripéties de l’album laisseront s’évanouir les circonstances du crime, à savoir la manière employée par Tortilla pour assassiner le sculpteur et le moment de son exécution … Celles-ci ont cependant été savamment suggérées par Hergé, en la version originelle de 1937, en le cauchemar (*) que fait Tintin, mettant en scène un Arumbaya à la mine sinistre, soufflant une fléchette enduite de curare (OC, 4-III-4 et IV-1,2). Le réveille-matin marque alors 0 heure 19’ (OC, 4-II-3a) … Par l’approche et la piqure d’un banal moustique, le subconscient a suscité au dormeur cette scène effrayante qu’a pu également inspirer la consultation, en soirée, du livre de Ch.J. Walkerss où figure, reproduit, un Arumbaya armé d’une sarbacane propulsant des fléchettes pareillement empoisonnées (OC, 4-I-1, 2, 3) … Ce cauchemar n’a pas été reproduit en la version colorée de 1943 … à notre avis, de manière intentionnelle … concomitamment à la suppression de l’heure d’introduction de Tortilla dans le musée dans la version colorée (OC, 1-II-5) !
(*) cauchemar tout aussi effrayant que celui ayant pour "acteur" Rascar Capac dans "Les Sept boules de cristal" (7BC, 32-III et IV)
C’est que Tintin est coutumier de pareils phénomènes oniriques :
« Mais, la plupart du temps, sauf dans les trois premières aventures où Tintin fait preuve d’une psychologie assez sommaire, le sommeil est l’occasion de dérives oniriques, de cauchemars, d’hallucinations, de songes prémonitoires, qui tous contiennent des scènes étranges, inquiétantes, voire très violentes » (Albert Algoud – Dictionnaire amoureux de Tintin p. 584)
Ainsi, successivement, et à des moments dramatiques ou relevant du stress de l’aventure en cours, au début des "Soviets" puis dans "Les Cigares du Pharaon" … "Le Crabe aux pinces d’or" … "L’Étoile mystérieuse" … "Les Sept boules de cristal" (suscitant un pareil soulagement !) … "Le Temple du Soleil" … "Tintin au Tibet" (prémonitoire et déclenchant la quête obstinée de Tchang) …
Cette évocation encyclopédique puis onirique du CURARE (elle reviendra, mais de manière active, à l’heure où Tintin sera la cible des trois tirs « d’avertissements » de Ridgewell), agissant par paralysie et arrêt respiratoires, nous paraît « désigner » le moyen employé pour assassiner Balthazar … ce d’autant plus que Tortilla, citoyen latino-américain, censé être « médecin … en voyage d’études à travers l’Europe » (rien ne permet d’en douter), a très bien pu se spécialiser dans les substances vénéneuses amérindiennes … Et le fait que "l’enquête" (si l’on peut dire !) a immédiatement impliqué le gaz autorise à penser qu’il n’y a eu aucune autopsie ou que, si autopsie il y a eu, elle n’a pu être que sommaire, ne donnant lieu à aucun constat de trace de piqure suspecte … le cadavre ne présentant en outre AUCUNE trace de mort violente !!!
Quant à l’heure du crime … elle doit se situer peu de temps après le replacement, par Balthazar (ou son frère, suivant l’hypothèse de la possible complicité de ce dernier), du FAUX fétiche nanti d’une oreille droite intacte (car on ne voit vraiment pas en quoi Tortilla aurait eu un quelconque intérêt à agir en ce sens … ce d’autant plus qu’il s’est assurément avisé de l’absence du diamant dans le FAUX/"vrai" fétiche, sculpté par Balthazar) ET peu de temps après le cauchemar de Tintin (ce, conformément à « l’historique » de "l’accomplissement" des phénomènes oniriques du jeune homme) … Il est dès lors loisible d’envisager l’hypothèse d’un rendez-vous nocturne, mortel pour Balthazar, l’assassin ayant peut-être compris avoir été "joué" par le sculpteur. Tortilla serait donc entré librement dans la chambre, aurait "exécuté" le sculpteur, ouvert modérément le robinet de gaz, refermé la porte de l'intérieur et serait ressorti par la fenêtre à vasistas ... qu’il aurait laissée en partie ouverte (manière de mieux maquiller son crime en "imprudence") … ce qui expliquerait la survivance du perroquet … Le fait est d'ailleurs subrepticement suggéré par Hergé quand il fait dire à Tintin en son soliloque : "si le robinet avait été ouvert AU MOMENT OU BALTHAZAR S’EST MIS AU LIT", "détail" excluant un assassinat perpétré à l'aube ...
Je rectifie quelque peu mon intervention du 08 janvier 2018, relativement à la personnalité du personnage figurant tant dans la version originale (1-II-3 en date du 05-12-1935) que dans la version définitive (OC, 1-II-2), et que je pensais être Tortilla ... Quelle erreur d’observation que la mienne ! En réalité, il s’agit assurément du sculpteur Balthazar … apparaissant tel que décrit par la concierge "avec son éternel costume de velours noir et son grand chapeau" (OC, 4-I-4), nanti… voir la suite
Je rectifie quelque peu mon intervention du 08 janvier 2018, relativement à la personnalité du personnage figurant tant dans la version originale (1-II-3 en date du 05-12-1935) que dans la version définitive (OC, 1-II-2), et que je pensais être Tortilla ... Quelle erreur d’observation que la mienne ! En réalité, il s’agit assurément du sculpteur Balthazar … apparaissant tel que décrit par la concierge "avec son éternel costume de velours noir et son grand chapeau" (OC, 4-I-4), nanti d’une moustache (conformément à l'auto-portait de style figuratif … recomposant la physionomie selon la "fantaisie" de l’artiste, que l’on pourra considérer à trois reprises lors de la visite de Tintin en sa chambre - OC, 4-II-1, 2 et III-1 -) et fixant avec une singulière attention qui ne laisse pas de paraître insolite le VRAI fétiche (la cassure de l'oreille droite est visible) ...
Maintenant, risquons une hypothèse pour le moins audacieuse … et que je ne prétendrai nullement « explicative » de l’énigme du vol … Elle implique une antériorité au commencement même de l’album, déterminant le vol du VRAI fétiche du fait de Balthazar ET d’un complice … son frère, J. Balthazar, que l’on peut s’autoriser à identifier, dès la première vignette (OC, 1-I-1), en ce personnage dont les cheveux, l’imposante barbe (*) et les lunettes noires dissimulent à ce point le visage que cela ne laisse pas de paraître suspect … C’est que ce personnage suspectement barbu et chevelu présente un même dos légèrement voûté et un même nez proéminent que J. Balthazar dont on peut considérer la physionomie à quatre reprises (OC, 57-IV-2 et 58-I-1, 2 et 4) … Pénétrant dans le musée ethnographique, il est porteur d’une sacoche également noire qui renfermerait un FAUX fétiche (nanti d’une oreille droite cassée) que le sculpteur placerait en lieu et place du VRAI qui sortirait par le même « biais » …
(*) à ce point même qu’elle fait penser au « consul de Poldévie » du « Lotus bleu » ayant induit en erreur Yamato, Mitsuhirato … et le lecteur !!! Célèbre canular "géopolitique" monté en 1929 par l’Action française pour tromper et ridiculiser les députés républicains … Hergé peut avoir dissimulé l’énigme du vol du fétiche en utilisant la symbolique de cette escobarderie en trompe-l’œil …
Pourquoi un tel "luxe" de précautions … ? Assurément pour tromper sur la "marchandise" Tortilla, commanditaire d’une copie du fétiche auprès du sculpteur, qu’il est possible d'identifier en l’individu étrangement dissimulé derrière un des piliers du musée en cette même première vignette (OC, 1-I-1) et que l’on voit, ensuite, en OC, 1-II-4, tournant significativement le dos à l’heure où le gardien s’assure de la fermeture de la porte principale d’entrée … C’est que Balthazar, sollicité pareillement par Tortilla (qui, bien évidemment, ne lui a pas révélé la véritable raison de son intérêt pour le fétiche), a dû pressentir en celui-ci une valeur artistique certaine et n’a pas craint dès lors de le "doubler" … J. Balthazar assurera par la suite avoir retrouvé le VRAI fétiche "dans les vieilleries de feu mon frère … au fond d’une malle" (OC, 58-I-2) … Assertion dont il est impossible d'attester la sincérité et qui, dans l’hypothèse de sa complicité, lui permettra de justifier devant Tintin l’honorabilité de son entreprise commerciale …
Car le VRAI fétiche perdra beaucoup de la dimension de son authenticité quand J. Balthazar entendra en tirer bénéfice en élargissant la supposée falsification originelle à la dimension commerciale, multipliant de FAUX fétiches ayant à ce point l’apparence de l’authenticité (l’oreille droite cassée) que Tintin s’y laissera prendre !!! Quant au VRAI, le fait qu’il s’en débarrasse APRES la visite d’un des deux comparses (Alonzo ou Ramon) pourrait signifier que, bien qu’ignorant du vrai mobile de l’assassinat de son frère (le diamant, dérobé aux Arumbayas par Lopez et dissimulé dans le fétiche), il en mesure néanmoins le DANGER potentiel … "Refilé" à l’américain Goldwood en partance pour les Etats-Unis, brisé en plusieurs morceaux sur le pont du "Washington" (OC, 60-IV-1), délesté de son précieux dépôt disparu à jamais dans l’océan Atlantique, il trônera comme tel au musée ethnographique où Tintin l’aura restitué, ses "cicatrices" témoignant seules de son unicité et de son authenticité (OC, 62-III) …
Quant à la manière dont Tortilla a pu s’introduire sans effraction dans le musée, un encadré au sein de la vignette de la version 1937 (OC, 1-III-3), répudié en la version 1943 (OC, 1-II-5), nous le montre présent dans le musée à 23 heures 38’ … Cette vignette, faisant état d’un écart de plus six heures après la fermeture du musée (et la suppression de ce « détail » essentiel en la version finale) nous autorisent à émettre l’hypothèse de l’utilisation de fausses clés reproduites par impression à partir d’une clé vierge en laiton, matériel plus mou, préalablement introduite dans la serrure … l’opération ne laissant pas de traces d’effraction pourvu que l’on soit adroit … ce qu’était assurément Tortilla … et donc du « temps » nécessaire qu’il lui a fallu pour les fabriquer, ces fausses clés (celle de la porte comme celle du cadenas) …
Merci pour la mise à jour de cette aventure dont les couleurs on été réajustées sur l’appli.
La précédente version présentait des couleurs sursaturés.
D’autres albums présentent à ce jour encore ce même problème...
Avec tous mes encouragement.
Il est vrai que le jeu d'échecs joue un rôle que dans deux récits. Hergé aura dressé un excellent portrait du général Alcazar qui met en avant son côté autoritaire.
Notons que le récit apporte un nouvel élément : le domicile de Tintin au 26 rue du Labrador.
La vignette du jour issue de l'Oreille Cassée a pour objet la première partie d'échecs à laquelle se livrent le général Alcazar et le colonel Tintin (!), tous deux supposés "être très occupés" (OC, 23-IV-1) - tu parles ! - avant la revanche gagnée par Tintin qui suscitera la colère du général (MAUVAIS PERDANT !) ... Dans ces deux parties, on distingue certes malaisément l'état de l'échiquier mais suffisamment pour analyser les causes des mises "Échec et Mat" :
1°… voir la suite
La vignette du jour issue de l'Oreille Cassée a pour objet la première partie d'échecs à laquelle se livrent le général Alcazar et le colonel Tintin (!), tous deux supposés "être très occupés" (OC, 23-IV-1) - tu parles ! - avant la revanche gagnée par Tintin qui suscitera la colère du général (MAUVAIS PERDANT !) ... Dans ces deux parties, on distingue certes malaisément l'état de l'échiquier mais suffisamment pour analyser les causes des mises "Échec et Mat" :
1° victoire du général Alcazar : OC, 24-IV-3 (les Blancs - Alcazar - contre les Noirs - Tintin -) : le Roi Noir en C2, cerné par ce qui semble être le Roi Blanc (quasi impossible à distinguer s'il s'agit du Roi ou de la Dame !) en D3, le cavalier Blanc en A4 et la tour Blanche en C4 ;
2° victoire du colonel Tintin OC, 29-II-3 (Les Blancs - Tintin - contre les Noirs - Alcazar -) : encore plus difficile à distinguer : le Roi Noir en E6, cerné par ce qui paraît devoir être la Dame Blanche en E5 couverte par un pion Blanc en D4 tandis qu'un cavalier Blanc semble susceptible de jouer un rôle dans le piège en C3 ;
C'est la SEULE fois dans les Aventures de Tintin - avant la partie entre Haddock et Tintin au début de Tintin au Tibet (TAT, 2-II-1, 2, 3), interrompue par le formidable "TCHANG !" de Tintin (TAT, 2-III) ! - que Hergé fait part de sa passion et de sa compétence (le fil du raisonnement de Haddock, disposant manifestement des Blancs !) pour les Échecs !!!
On retiendra en plus d'une ambiance de mystère pour la partie belge un bel hommage à Bizet et à son opéra Carmen. Ceci justifie le chant fredonné par le gardien du musée ethnographique et la présence d'un perroquet. Cependant on restera surpris du fait que Rodrigo Tortilla n'ai pas emporté le véritable fétiche mais un faux... cependant cela peut être une erreur de sa part au moment de s'enfuir du domicile de Monsieur Balthazar ( nom qui sera plus tard celui d'un personnage Disney : Picsou en… voir la suite
On retiendra en plus d'une ambiance de mystère pour la partie belge un bel hommage à Bizet et à son opéra Carmen. Ceci justifie le chant fredonné par le gardien du musée ethnographique et la présence d'un perroquet. Cependant on restera surpris du fait que Rodrigo Tortilla n'ai pas emporté le véritable fétiche mais un faux... cependant cela peut être une erreur de sa part au moment de s'enfuir du domicile de Monsieur Balthazar ( nom qui sera plus tard celui d'un personnage Disney : Picsou en version française (Scrooge Mac Duck)). Reste à savoir si le frère de feu monsieur Balthazar n'était pas en infraction.
N'oublions pas qu'on serait amené ici à faire un rapprochement entre cette aventure et les bandes dessinées de Mickey signées par l'Italien Romano Scarpa ou Floyd Gottfredson en raison de son aspect roman noir.
En lisant le récit Mickey et l'ongle de Kali on remarquera que l'attitude de Ramon chez Tintin ressemble à celle de Karl Eric Purcell (personnage méchant du récit) qui fait irruption dans une maison en pleine nuit.
@bouzouks73 : le fait que Balthazar ait commis l'erreur de ne pas reproduire exactement le vrai fétiche et son "oreille droite légèrement abîmée" (OC, 3-III-4) sur les deux faux démontre (si l'on se place dans la perspective de l'intrigue imaginée par Hergé et qui permet précisément le déroulement de l'album) qu'il a été "pris par le temps" (UN SEUL jour !) pour sculpter les DEUX répliques ... à la différence de son frère, reproduisant "à la pelle" la statuette… voir la suite
@bouzouks73 : le fait que Balthazar ait commis l'erreur de ne pas reproduire exactement le vrai fétiche et son "oreille droite légèrement abîmée" (OC, 3-III-4) sur les deux faux démontre (si l'on se place dans la perspective de l'intrigue imaginée par Hergé et qui permet précisément le déroulement de l'album) qu'il a été "pris par le temps" (UN SEUL jour !) pour sculpter les DEUX répliques ... à la différence de son frère, reproduisant "à la pelle" la statuette
Cette double omission peut lui être "pardonnée" (si j'ose dire !) bien plus qu'à Tortilla qui, lui, a eu à suffisance l'occasion de contempler le fétiche au Musée ethnographique (OC, 1-II-2) et cependant, ne s'est aperçu de rien à la réception du pseudo "original" ... Sont-ce sa volonté meurtrière, son exécution et le temps mis à la mise en scène couvrant l'assassinat (car le crime a été manifestement prémédité) qui en sont responsables .... ? A moins que, lui aussi, n'ait pas été doté du don d'observation dont Tintin jouit manifestement à un suprême degré ...
Si vous souhaitez tout savoir sur l’énigme contenue dans l’oreille cassé procurez-vous l’excellentissime livre intitulé : « Le Secret de l’oreille Mystérieuse ». C’est un commandant de la police qui a mis son experience professionnelle au service de la résolution de ce mystère .... et son analyse fine est à la fois cohérente et le résultat vraiment innatendu ...:-)
@nicnol : chapeau bas l'ami pour cette fine analyse qui ma foi, tient la route. Cela suppose que Balthazar exécute la copie en une journée ... Pourquoi pas. Je n'imaginais pas lui prêter des intentions quelque peu douteuses (cupides pour utiliser tes termes) pour remettre 2 faux à Tortilla et garder le vrai pour lui... Toujours est-il que s'il était un vrai artiste (?) il aurait reproduit l'oreille cassée sur les 2 faux ... mais on n'aurait pas eu d'histoire et c'eut été dommage !
@bouzouk73 et campierrot : figurez-vous que, "distrait" et obnubilé par le déroulement dramatique de l'intrigue et "inattentif" au vertige de la fin de l'album, cette question ne m'a JAMAIS traversé l'esprit !!!
C'est bien évidemment Rodrigo Tortilla qui a commis le vol et opéré la fausse "restitution" ... A mon avis, il figure même, fixant le fétiche tant dans la version originale (1-II-3 en date du 05-12-1935) que dans la version définitive (OC, 1-II-2) : il… voir la suite
@bouzouk73 et campierrot : figurez-vous que, "distrait" et obnubilé par le déroulement dramatique de l'intrigue et "inattentif" au vertige de la fin de l'album, cette question ne m'a JAMAIS traversé l'esprit !!!
C'est bien évidemment Rodrigo Tortilla qui a commis le vol et opéré la fausse "restitution" ... A mon avis, il figure même, fixant le fétiche tant dans la version originale (1-II-3 en date du 05-12-1935) que dans la version définitive (OC, 1-II-2) : il n'est que de comparer le chapeau et le col du manteau de ce singulier personnage avec la vignette figurant le vol ... A PREUVE, le fait que Hergé demeure "fidèle" à cette figuration dans la version définitive ... ?
De son côté, le sculpteur Balthazar, parce que artiste (il est également peintre), comptait bien garder pour lui le VRAI fétiche ... Peut-être même, le manipulant, a-t-il pressenti qu'il renfermait "quelque chose" ... Toujours est-il qu'ayant sculpté deux fausses copies, commettant, ce faisant, l'erreur de l'oreille droite intacte, il les remet à Tortilla ... le premier, aux fins de "restitution" au musée ethnographique, l'autre servant de leurre pour paraître satisfaire son singulier ... "commanditaire". Celui-ci qui, bien évidemment, ne lui a pas révélé le SECRET enclos en le vrai fétiche, le tue de manière à ne laisser aucun témoin gênant et emporte ... en toute "bonne foi" ce qu'il croit être le VRAI fétiche ... On peut donc dire que Balthazar meurt à la fois, directement, du fait de sa complicité et, indirectement ... de sa cupidité !!! De toutes manières, il était "condamné", ayant été assurément "initié" au vol du musée ...
Quant au frère de Balthazar, bien plus "artisan" et "commerçant" (formes dégradées de l'Art), il gardera longtemps le VRAI fétiche retrouvé "au fond d'une malle" en fouillant dans les "vieilleries" (OC, 58-I-2) de son défunt frère (ce qui prouve les intentions intéressées de ce dernier !) sans se douter qu'il détient là le produit d'un délit et ignorera jusqu'au bout qu'il a un temps possédé un trésor ... Sa seule utilisation sera d'en reproduire (exactement, cette fois !) moult copies et de les répandre aux fins de gains dérisoires soumis cependant aux "fluctuations" du "marché" (Tintin en achète un copie pour 2.00 francs - "c'est pour rien" commente-t-il en 57-I-3 - avant de "tomber" sur une paire vendue 17.50 frs - 57-I-4 -) ... On peut même estimer qu'il a vendu l'original au richissime Samuel Goldwood (une "trouvaille" comme nom puisqu'il signifie littéralement "bois d'or" - !) pour un prix modique !!!
Bien plus tard, tout à la fin de sa vie, Hergé développera ce thème de la fausseté en Art et des fausse-valeurs commerçantes dans l'album HELAS inachevé de "l'Alph-Art", album partageant avec "L'Oreille cassée" la même noirceur et le même dramatisme ...
vous devez avoir raison. Hergé a pu s'embrouiller. Merci pour cette hypothèse
@campierrot : si, il est bien dit que Baltazar est un sculpteur en art exotique. On peut imaginer qu'on lui ait demandé des reproductions, que son frère a ensuite développé en série. Mais si le VRAI fétiche était au musée avant la substitution, comment se retrouve-t-il dans sa malle avant d'être retrouvé par son frère ??? Hergé se serait-il embrouillé dans son histoire ???
aucune idée ; je me suis posé la même question. D'ailleurs le fameux Tortilla n'apparaît nulle part dans els Aventures de Tintin. D'ailleurs qui était le professeur Balthazar ?